Ce projet d’aménagement urbain, lancé au XIVe siècle, se distingue comme l’un des plus remarquables en Europe médiévale. Avec le temps, cette conception a été intégrée dans le tissu de la vie moderne de Prague, mais les places et rues originellement conçues sous le règne de Charles IV restent aujourd’hui au cœur de l’activité quotidienne des habitants.
La place Venceslas, autrefois connue comme le Marché aux chevaux, s’est transformée en fin du XIXe siècle en un pivot majeur du commerce et de la vie sociale pragoise, témoignant de nombreux événements politiques significatifs au XXe siècle. En empruntant le passage du palais Lucerna, nous découvrons l’église gothique Notre-Dame des Neiges, qui, avec ses 30 mètres de hauteur, est le deuxième édifice religieux le plus haut de Prague après la cathédrale.
Poursuivant par l’avenue Nationale, nous atteignons le Théâtre National, chef-d’œuvre de la Renaissance néo-classique et symbole du Réveil national tchèque. En face, le café Slavia, véritable carrefour de la vie culturelle et intellectuelle pragoise du XXe siècle, a vu défiler des personnalités telles que le dramaturge et futur président Václav Havel.
Longeant les berges de la Vltava, connue sous le nom de Moldau en allemand, la promenade offre des vues pittoresques sur le château de Prague et le quartier de Malá Strana, nous menant jusqu’à la Maison dansante. Inaugurée en 1996, cette structure administrative évoque par ses formes un couple de danseurs, d’où son surnom de Ginger et Fred.
À proximité, l’église orthodoxe Saints-Cyrille-et-Méthode renferme dans sa crypte un mémorial dédié aux victimes de la terreur nazie sous Heydrich, incluant une exposition sur les parachutistes qui ont assassiné le Reichsprotector en 1942.
La légendaire maison de Faust se dresse non loin de là, sur la place Charles, l’une des trois vastes places créées au XIVe siècle comme centres névralgiques de la Nouvelle Ville. Bien qu’aucun Faust n’ait jamais habité ce lieu ni conclu de pacte diabolique entre ses murs, la maison n’en demeure pas moins enveloppée de mystères, notamment en raison de son acquisition en 1590 par l’alchimiste anglais Edward Kelly. Notre parcours se poursuivra devant l’Hôtel de Ville et l’église jésuite Saint-Ignace, pour finalement nous reconduire à la place Venceslas par le passage "U Novaku", ancien grand magasin orné d’une magnifique façade Sécession.